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 Voici que, depuis vingt ans, autour de notre démocratie un peu fatiguée et vieillissante, de toutes parts, les femmes ont été appelées à prendre part à la vie politique. C’est la Norvège, la Suède, le Danemark, c’est l’Australie,la Nouvelle Zélande, la Finlande qui, les premières ont appelé les femmes à la vie publique. Puis, et surtout depuis que la guerre a bouleversée la quiétude du monde, ce sont les nations plus voisines de la nôtre, c’est l’Angleterre, c’est la nouvelle Allemagne démocratique, c’est la Russie, c’est l’Autriche, c’est, hier, enfin, la Belgique. De toutes part le mouvement se précipite et la question se pose de savoir si nous serons les derniers à le suivre. (…)Quand au moment de la mobilisation il a fallu remplacer dans nos campagnes environ trois millions de travailleurs, les femmes ont pris la charrue, la hotte, la bêche, la fourche et l’aiguillon, et elles ont fait lever les moissons, elles ont vendangé les vignes, elles ont accru et conduit les troupeaux.(…) Quand il a fallu, pour vaincre, augmenter la production des armes, des munitions, des avions, c’est par centaines de mille que les femmes françaises sont entrées dans l’usine de guerre.(…)Nous pouvons nous incliner respectueusement devant ce que les femmes françaises ont fait pendant la guerre.(…) Nous nous retournons aujourd’hui vers vous, qui, comme vos collègues de la Chambre des Communes*, êtes aussi les représentants d’une vieille démocratie traditionnelle; qui êtes de plus les héritiers de la Révolution, de la Grande Révolution émancipatrice des peuples(…). Nous vous demandons d’écouter la grande voix, qui, de toutes parts appelle les femmes dans le monde entier à la vie politique parce que c’est la voix du droit et de la justice.

*Référence au Parlement anglais qui venait juste d’accorder le droit de vote aux femmes de plus de 30 ans.

Pierre-Etienne Flandin, rapporteur de la loi sur le vote

des femmes, Chambre des députés, 8 Mai 1919

 Après avoir participer à l’effort de guerre de la première guerre mondiale, les femmes se sont rendues compte qu’elles pouvaient être les égales des hommes et cela les a amené à réclamer plus de libertés et de droits.