Avant
la guerre, les différences d'habillements entre des bourgeois
et des gens du peuple ou des employés étaient voulues
et faciles à reconnaître. Pendant la guerre, les femmes
sont envoyées travailler et leur habillement se voit évoluer
en conséquences. Les pantalons, les cheveux attachés
sont, entre autres, privilégiés pour faciliter leur
travail. Ces un premier pas vers une révolution vestimentaire.
En effet, par la suite, les modes se popularisent, ne se restreignant
plus à la haute société. Elles se diffusent dans
tous les milieux sociaux et deviennent beaucoup plus accessibles.
Coco Chanel participera activement à ces nouvelles tendances
jusqu’à devenir une figure prédominante de la mode.

Jeunes
femmes des années 20
La
silhouette de la femme moderne devient libre et sobre. Fini les
corsets. Les lignes droites, les poitrines aplaties donnent à
cette mode naissante un côté masculin déjà
hérité de la guerre. La distinction entre les
différents âges disparaît. Que ce soit en pantalon
ou en simple robe droite, qui deviennent d’ailleurs de plus en plus
courtes, le noir est principalement porté. Vers 1921 la mode
des cheveux courts apparaît clairement jusqu’à
touchée, deux ans plus tard, une femme sur trois. La
coupe des cheveux, les permanentes et l’utilisation de teintures
amènent au développement des salons de coiffures
féminins. De même, la demande de produits cosmétiques
et les progrès de la chimie conduisent à la création
d’une nouvelle industrie : le maquillage.

Une
nouvelle mode féminine
L’habilement
reflète l’état d’esprit des femmes qui se sentent
plus libérées et relaxées, moins confinées
dans leur étroit statut d’avant-guerre. Ce ne sont plus les
femmes soumises à leur maris de l’avant-guerre, ni les
travailleuses de celle-ci. Ce sont d’ailleurs le rôle des
femmes pendant la guerre qui a véritablement permis cette
formidable avancée, dans l’habillement, mais surtout dans
tout le mode de vie des femmes.
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Les
changements de modes ne sont qu’une infime partie des changements
que connaissent les femmes. Leur vie change. Suite à la guerre
où elles se sont montrées les égales des hommes,
il n’est plus rare de voir une femme conduire, faire du sport,
danser et sortir le soir, aller voir des spectacles fréquemment
et bien sûr travailler. Parallèlement, l’homme
démobilisé ne cherche plus une femme pour fonder une
famille mais plutôt une compagne avec qui partager sa vie.
Elles ont montré de quoi elles étaient capables et ont
maintenant accès au travail, comme les hommes. De plus la
liberté gagnée pendant la guerre n’a pas été
perdu et de nouvelles distractions leur sont désormais
admises.

La
femme dans de nouveau domaine ( sport, automobile, … )
La
vie des femmes est totalement chamboulée, s’accompagnant de
sorties avec des hommes, de réceptions où l’on boit
et où l’on fume. Les théâtres, les cabarets,
les cafés, les soirées mondaines et autres sont de plus
en plus fréquentés par les femmes. Celle-ci libère
également son corps grâce au sport qui prend de
l’importance, la rendant plus sur d’elle et l’embellissant.
Les
changements semblent spectaculaires, pourtant tout amène au
même but, la simplification. Ce nouveau mode de vie tend à
l’uniformité sociale et simplifie la vie de la femme
moderne. Mais ces changements ne sont que la continuation des
évènements déclenchés par la guerre
auprès des femmes.

Les
maillots de bain apparaissent.
3°) Figures
emblématiques
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Marie Curie ( 1867 – 1934 )
Physicienne
français d’origine polonaise, Marie Sklodowska, épouse
Curie, est précurseur dans bien des domaines. Influencée
par la découverte de la radioactivité, elle est vite
rejoint dans ces recherches par son mari Pierre Curie. Ils découvrent
ensemble, entre autres, le radium et le polonium. Elle est finalement
prix Nobel de physique en 1903 et de chimie en 1911. Pendant la
Première Guerre Mondiale, elle consacre son énergie à
l’effort de guerre. Sensible au sort des malades, elle trouve dans
la radiologie une occasion idéale de mettre à profit
ses connaissances scientifiques pour soulager la souffrance.

Colette( 1873 – 1954 )
Elevée
à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Colette y vit, entourée par
Sidonie, sa mère, le Capitaine Colette, son père,
Juliette, Léopold et Achille, ses demi-frères et
soeurs. Elle y fréquente l'école, obtient le brevet
élémentaire et le certificat d'études primaires
supérieures en 1889. Après des déboires
financiers,Colette s'installe à Châtillon-Colligny en
1891. Elle épouse Henri Gauthier-Villars, dit Willy, le 15 mai
1893. Il l'introduit dans les salons littéraires et musicaux
parisiens. C'est à cette époque que débute leur
'collaboration' en écriture avec des livres comme Gigi,
Mes apprentissages... Après s'être séparée
de son mari, Colette joue la pantomime au music-hall, Pan au
théâtre Marigny, Rêve d'Egypte au
Moulin-Rouge, La Chair au Bataclan... et fait partie des
tournées Baret. Elle devient ensuite journaliste au Matin.
Le 19 décembre 1912, elle épouse d'ailleurs Henry de
Jouvenel, rédacteur au Matin, dont elle aura une fille.
Les honneurs pleuvent : en 1920, Colette est nommée chevalier
de la Légion
d'honneur, élue à l'Académie royale de langue et
de littérature françaises de Belgique et à
l'unanimité à l'Académie Goncourt. Elle devient
présidente de cette Académie en 1949. Colette s'éteint
six ans plus tard dans son appartement du Palais-Royal. L'État
fait des funérailles nationales à la brillante femme de
lettres.
Parfait
exemple de réussite, Colette encouragea fortement l’entrée
des femmes dans des domaines tels que la politique ou les milieux
artistiques.

Suzanne
Lacore (1875 – 1975)
Autre
exemple, d’émancipation politique, Susanne Lacore, nommée
Suzon, fut une infatigable propagandiste de la cause socialiste. Bien
que ses actions soient modestes, elles restent très actives à
la reconstruction du parti dans les années 1921-1930. C’est
en effet dans les années 20 que les femmes socialistes,
restées pour la plupart fidèles à la SFIO,
s’emploient, comme leurs homologues masculins à reconstruire
la « vieille maison ». Susanne Lacore devient,
de 1924 à 1929, secrétaire du mouvement. Elle incite
nombres de femmes à se lancer dans la vie politique et, ainsi,
fonde le CNFS : Comité National des Femmes Socialistes.

Coco
Chanel ( 1883 – 1971 )
Née
Gabrielle Chasnel, Coco Chanel vit sa jeunesse dans un orphelinat en
Corrèze. Débarquée à Paris, elle débute
dans la chanson française, puis se marie avec Alfred Capel qui
lui offre un magasin, où elle confectionne des chapeaux. Le
succès aidant, elle se lance dans la couture et popularise le
jersey. Ses liaisons sont pour elle le moyen de moderniser
l'habillement féminin (création du pantalon, du fameux
tailleur), de répandre le tweed et d'accompagner la mode
garçonne des années 20. En 1921, elle lance sa marque
de parfum, inaugurée par le célèbre ‘Numéro
5’, et fréquente Cocteau, Picasso,
Radiguet et Diaghilev. Dans les années 30, elle crée
une marque de bijoux fantaisie, parures glamours pour ornementer ses
créations. Tout en continuant de créer de nouveaux
parfums, ses collections sont vantées par l'élite et
obtiennent un franc succès outre-atlantique. La Seconde Guerre
mondiale met fin à ses activités textiles. Défiée
par Dior, elle revient à la couture en 1954. D'abord boudée
en Europe, son succès à l'étranger a certifié
sa primauté sur l'univers de la mode.
Revendiquant
l’émancipation des femmes, Coco Chanel a toujours tenu à
son statut indépendant. Soucieuse du mode de vie des femmes,
ses créations misent avant tout sur le confort, apportant
beaucoup au quotidien des femmes.

Bécassine
Le
personnage fictif de Bécassine apparaît pour la première
fois le 2 février 1905 dans « La Semaine de
Suzette ». Ce fut le premier personnage féminin de
la bande dessinée. Bécassine rencontre très
rapidement un énorme succès. Généreuse,
optimiste, candide, charismatique, Bécassine a tout pour
séduire le lecteur, le plus souvent très jeune. Ses
albums font l’écho des évolutions, des inventions et
des modes qu’elle traverse, participant même aux événements
historiques. C’est donc une Bécassine patriote et courageuse
que l’on retrouve dans Bécassine pendant la Grande
Guerre, Bécassine chez les alliés ou
encore Bécassine mobilisée. Dans les années
1920, elle véhicule une méthode éducative
s’opposant aux modèles traditionnels. Dévouée
aux enfants, complice et confidente, elle est la première
nourrice à s’intéressée à l’enfant en
temps que personne en devenir. A la fois témoin actif d’une
période en pleine mutation et icône d’une éducation
d’avant-garde, Bécassine reste une figure emblématique
adulée par plusieurs générations.
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