3/ Féminisme

 

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  L’émancipation des femmes dans le domaine de la mode

 

 Depuis toujours, en France, la femme passait du statut de fille sous la garde de son père à celle de femme sous celle de son mari, n’ayant donc pas de véritable liberté. Il y eu des progrès puis des régressions dans sa liberté mais c'est réellement durant la première guerre mondiale que les plus grands changements ont eu lieu. Par la suite, avec le temps des nouvelles distractions, de la vie gaie et rapide et l’envie incroyable d’oublier les souffrances de la grande guerre, la femme changera aussi ses loisirs, son habillement, et sa place dans la vie de tous les jours.

 

1°) Un phénomène nouveau et populaire

 

 Avant la guerre, les différences d'habillements entre des bourgeois et des gens du peuple ou des employés étaient voulues et faciles à reconnaître. Par la suite, les modes se popularisent, ne se restreignant plus à la haute société. Elles se diffusent dans tous les milieux sociaux, car avec le nombre de femmes qui travaillent comme employées, dactylographes et vendeuses, il s'agit de s'habiller soigneusement. Aussi, avec les inventions de tissus et de textiles moins cher, la mode est beaucoup plus accessible. Coco Chanel, notamment bouleverse ce monde de la mode en utilisant du jersey, (vêtement, et en particulier chandail en jersey, ne comportant que des mailles à l’endroit sur une même face)

 

Jeunes femmes des années 20

 

 Petit à petit, les corsets disparaissent, de même que les lourdes et multiples couches de tissus, simplifiant la silhouette de la femme moderne, qui devient libre et sobre. Les lignes droites, les volants et les rubans en moins, la taille sur les hanches et les poitrines aplaties donnent à cette mode naissante un côté masculin. La distinction entre les différents âges disparaît. Colette décrit la femme des années vingt ainsi : « ...vue de dos, elle a dix ou douze ans, comme beaucoup de femmes d’aujourd’hui. De face elle semble un peu fatiguée de jouer si longtemps à la petite fille ». Que ce soit en simple robe droite ou en pantalon, le noir est porté quelle que soit l’heure de la journée ou l’occasion. Quant au chapeau “ cloche ”, si bas sur les yeux, il empêche presque que l’on puisse identifier celle qui le porte. Lors des soirées, la femme cache maintenant ses cheveux sous des rubans, à part un accroche-cœur. Elle laisse pourtant apparentes ses oreilles ornées de longues boucles, et porte de grands colliers étincelants de perles vraies ou fausses.

 

Une nouvelle mode féminine

 

 C’est vers 1921 que la mode des cheveux courts apparaît clairement. Avant, la coupe de cheveux symbolisait la féminité grâce, par exemple, à une chevelure tressée ou montée d’un chignon. En se coupant les cheveux, la femme perd de son mystère...  Les premières touchées par cette tendance sont les jeunes filles qui, pour ne pas choquer leur parents, portent d’abord pour les soirées de courtes perruques de soie ou faites de fils d’or ou d’argent en formes de cheveux coupés. Mais bientôt leurs mères les imitent, et finalement, vers 1923, une femme sur trois a réellement les cheveux courts.  La coupe des cheveux, les permanentes et l’utilisation de teintures amènent au développement des salons de coiffures féminins qui étaient jusque là très rares et réservés à une clientèle plutôt aisée. La demande de produits cosmétiques et les progrès de la chimie conduisent à la création d’une nouvelle industrie : le maquillage. Celui-ci, jusqu’alors réservé aux actrices est mal jugé par la bourgeoisie bien pensante, devient très populaire. Les visages sont rendus pâles et mats par les diverses poudres de riz, les yeux noircis et les lèvres rouge sang. Tous ces produits, avec l’éventail et le sac à main, deviennent les accessoires indispensables de la femme moderne. Ces produits cosmétiques sont d’ailleurs l’objet d’une campagne publicitaire importante, envahissant les magazines et les murs des villes d’affiches vantant leurs mérites. Et bien sûr, la femme ose dorénavant montrer ses jambes. Les couturiers, sous prétexte d’économiser le tissu, arrêtent les robes et les jupes au dessous des genoux.

 

2°) La mode: facteur d’émancipation dans la vie des femmes

 

 Pour la femme, les changements de modes vont avoir de nombreuses conséquences. Sa vie change. Il n’est plus rare de voir une femme conduire, faire du sport, danser et sortir le soir, aller voir des spectacles fréquemment et bien sûr travailler. Parallèlement, l’homme démobilisé ne cherche plus une femme pour fonder une famille mais plutôt une compagne avec qui partager sa vie

La femme dans de nouveau domaine ( sport, automobile, … )

 La femme se maquille de plus en plus malgré les interdictions des mères de familles encore très sévères ou de certains maris. Elle fume également, avec parfois un long fume-cigarette, boit diverses liqueurs ou cocktails, mais surtout, chose choquante pour l’époque et qui en plus lui aggrave la voix, sort seule ou avec des hommes dans des cafés et des boîtes de nuit. De même la coupe de ses cheveux donne lieu au scandale.

 

 La femme libère son corps dans son habillement, grâce au sport. C’est aussi vrai pour les sorties à la mer. Les maillots de bains deviennent aussi des sources d’inspirations pour les stylistes et les défilés de maillots sont courants. On se promène désormais dans des modèles audacieux, et on bronze des heures durant. Bien que le port du maillot soit admis en France, il ne l’est pas dans tous les pays.

Les maillots de bain apparaissent.

 

3°) Figures emblématiques

 

Colette( 1873 – 1954 )

 Elevée à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Colette y vit, entourée par Sidonie, sa mère, le Capitaine Colette, son père, Juliette, Léopold et Achille, ses demi-frères et soeurs. Elle y fréquente l'école, obtient le brevet élémentaire et le certificat d'études primaires supérieures en 1889. Après des déboires financiers,Colette s'installe à Châtillon-Colligny en 1891. Elle épouse Henri Gauthier-Villars, dit Willy, le 15 mai 1893. Il l'introduit dans les salons littéraires et musicaux parisiens. C'est à cette époque que débute leur 'collaboration' en écriture avec des livres comme Gigi, Mes apprentissages... Après s'être séparée de son mari, Colette joue la pantomime au music-hall, Pan au théâtre Marigny, Rêve d'Egypte au Moulin-Rouge, La Chair au Bataclan... et fait partie des tournées Baret. Elle devient ensuite journaliste au Matin. Le 19 décembre 1912, elle épouse d'ailleurs Henry de Jouvenel, rédacteur au Matin, dont elle aura une fille. Les honneurs pleuvent : en 1920, Colette est nommée chevalier de la Légion d'honneur, élue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et à l'unanimité à l'Académie Goncourt. Elle devient présidente de cette Académie en 1949. Colette s'éteint six ans plus tard dans son appartement du Palais-Royal. L'État fait des funérailles nationales à la brillante femme de lettres.

 Parfait exemple de réussite, Colette encouragea fortement l’entrée des femmes dans des domaines tels que la politique ou les milieux artistiques.

 

Suzanne Lacore (1875 – 1975)

 

 Autre exemple, d’émancipation politique, Susanne Lacore, nommée Suzon, fut une infatigable propagandiste de la cause socialiste. Bien que ses actions soient modestes, elles restent très actives à la reconstruction du parti dans les années 1921-1930. C’est en effet dans les années 20 que les femmes socialistes, restées pour la plupart fidèles à la SFIO, s’emploient, comme leurs homologues masculins à reconstruire la « vieille maison ». Susanne Lacore devient, de 1924 à 1929, secrétaire du mouvement. Elle incite nombres de femmes à se lancer dans la vie politique et, ainsi, fonde le CNFS : Comité National des Femmes Socialistes.

Coco Chanel ( 1883 – 1971 )

 Née Gabrielle Chasnel, Coco Chanel vit sa jeunesse dans un orphelinat en Corrèze. Débarquée à Paris, elle débute dans la chanson française, puis se marie avec Alfred Capel qui lui offre un magasin, où elle confectionne des chapeaux. Le succès aidant, elle se lance dans la couture et popularise le jersey. Ses liaisons sont pour elle le moyen de moderniser l'habillement féminin (création du pantalon, du fameux tailleur), de répandre le tweed et d'accompagner la mode garçonne des années 20. En 1921, elle lance sa marque de parfum, inaugurée par le célèbre ‘Numéro 5’, et fréquente Cocteau, Picasso, Radiguet et Diaghilev. Dans les années 30, elle crée une marque de bijoux fantaisie, parures glamours pour ornementer ses créations. Tout en continuant de créer de nouveaux parfums, ses collections sont vantées par l'élite et obtiennent un franc succès outre-atlantique. La Seconde Guerre mondiale met fin à ses activités textiles. Défiée par Dior, elle revient à la couture en 1954. D'abord boudée en Europe, son succès à l'étranger a certifié sa primauté sur l'univers de la mode.

 Revendiquant l’émancipation des femmes, Coco Chanel a toujours tenu à son statut indépendant. Soucieuse du mode de vie des femmes, ses créations misent avant tout sur le confort, apportant beaucoup au quotidien des femmes.

 

Bécassine

 

 Le personnage fictif de Bécassine apparaît pour la première fois le 2 février 1905 dans « La Semaine de Suzette ». Ce fut le premier personnage féminin de la bande dessinée. Bécassine rencontre très rapidement un énorme succès. Généreuse, optimiste, candide, charismatique, Bécassine a tout pour séduire le lecteur, le plus souvent très jeune. Ses albums font l’écho des évolutions, des inventions et des modes qu’elle traverse, participant même aux événements historiques. C’est donc une Bécassine patriote et courageuse que l’on retrouve dans Bécassine pendant la Grande Guerre,  Bécassine chez les alliés ou encore Bécassine mobilisée. Dans les années 1920, elle véhicule une méthode éducative s’opposant aux modèles traditionnels. Dévouée aux enfants, complice et confidente, elle est la première nourrice à s’intéressée à l’enfant en temps que personne en devenir. A la fois témoin actif d’une période en pleine mutation et icône d’une éducation d’avant-garde, Bécassine reste une figure emblématique adulée par plusieurs générations.

 

 

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