Avant
la guerre, les différences d'habillements entre des bourgeois
et des gens du peuple ou des employés étaient voulues
et faciles à reconnaître. Par la suite, les modes se
popularisent, ne se restreignant plus à la haute société.
Elles se diffusent dans tous les milieux sociaux, car avec le nombre
de femmes qui travaillent comme employées, dactylographes et
vendeuses, il s'agit de s'habiller soigneusement. Aussi, avec les
inventions de tissus et de textiles moins cher, la mode est beaucoup
plus accessible. Coco Chanel, notamment bouleverse ce monde de la
mode en utilisant du jersey, (vêtement, et en particulier
chandail en jersey, ne comportant que des mailles à l’endroit
sur une même face)

Jeunes
femmes des années 20
Petit
à petit, les corsets disparaissent, de même que les
lourdes et multiples couches de tissus, simplifiant la silhouette de
la femme moderne, qui devient libre et sobre. Les lignes droites, les
volants et les rubans en moins, la taille sur les hanches et les
poitrines aplaties donnent à cette mode naissante un côté
masculin. La distinction entre les différents âges
disparaît. Colette décrit la femme des années
vingt ainsi : « ...vue de dos, elle a dix ou douze ans,
comme beaucoup de femmes d’aujourd’hui. De face elle semble un
peu fatiguée de jouer si longtemps à la petite fille ».
Que ce soit en simple robe droite ou en pantalon, le noir est porté
quelle que soit l’heure de la journée ou l’occasion. Quant
au chapeau “ cloche ”, si bas sur les yeux, il empêche
presque que l’on puisse identifier celle qui le porte. Lors des
soirées, la femme cache maintenant ses cheveux sous des
rubans, à part un accroche-cœur. Elle laisse pourtant
apparentes ses oreilles ornées de longues boucles, et porte de
grands colliers étincelants de perles vraies ou fausses.

Une
nouvelle mode féminine
C’est
vers 1921 que la mode des cheveux courts apparaît clairement.
Avant, la coupe de cheveux symbolisait la féminité
grâce, par exemple, à une chevelure tressée ou
montée d’un chignon. En se coupant les cheveux, la femme
perd de son mystère... Les premières touchées
par cette tendance sont les jeunes filles qui, pour ne pas choquer
leur parents, portent d’abord pour les soirées de courtes
perruques de soie ou faites de fils d’or ou d’argent en formes de
cheveux coupés. Mais bientôt leurs mères les
imitent, et finalement, vers 1923, une femme sur trois a réellement
les cheveux courts. La coupe des cheveux, les permanentes et
l’utilisation de teintures amènent au développement
des salons de coiffures féminins qui étaient jusque là
très rares et réservés à une clientèle
plutôt aisée. La demande de produits cosmétiques
et les progrès de la chimie conduisent à la création
d’une nouvelle industrie : le maquillage. Celui-ci,
jusqu’alors réservé aux actrices est mal jugé
par la bourgeoisie bien pensante, devient très populaire. Les
visages sont rendus pâles et mats par les diverses poudres de
riz, les yeux noircis et les lèvres rouge sang. Tous ces
produits, avec l’éventail et le sac à main,
deviennent les accessoires indispensables de la femme moderne. Ces
produits cosmétiques sont d’ailleurs l’objet d’une
campagne publicitaire importante, envahissant les magazines et les
murs des villes d’affiches vantant leurs mérites. Et bien
sûr, la femme ose dorénavant montrer ses jambes. Les
couturiers, sous prétexte d’économiser le tissu,
arrêtent les robes et les jupes au dessous des genoux.
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Pour
la femme, les changements de modes vont avoir de nombreuses
conséquences. Sa vie change. Il n’est plus rare de voir une
femme conduire, faire du sport, danser et sortir le soir, aller voir
des spectacles fréquemment et bien sûr travailler.
Parallèlement, l’homme démobilisé ne cherche
plus une femme pour fonder une famille mais plutôt une compagne
avec qui partager sa vie

La
femme dans de nouveau domaine ( sport, automobile, … )
La
femme se maquille de plus en plus malgré les interdictions des
mères de familles encore très sévères ou
de certains maris. Elle fume également, avec parfois un long
fume-cigarette, boit diverses liqueurs ou cocktails, mais surtout,
chose choquante pour l’époque et qui en plus lui aggrave la
voix, sort seule ou avec des hommes dans des cafés et des
boîtes de nuit. De même la coupe de ses cheveux donne
lieu au scandale.
La
femme libère son corps dans son habillement, grâce au
sport. C’est aussi vrai pour les sorties à la mer. Les
maillots de bains deviennent aussi des sources d’inspirations pour
les stylistes et les défilés de maillots sont courants.
On se promène désormais dans des modèles
audacieux, et on bronze des heures durant. Bien que le port du
maillot soit admis en France, il ne l’est pas dans tous les pays.

Les
maillots de bain apparaissent.
3°) Figures
emblématiques
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Colette( 1873 – 1954 )
Elevée
à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Colette y vit, entourée par
Sidonie, sa mère, le Capitaine Colette, son père,
Juliette, Léopold et Achille, ses demi-frères et
soeurs. Elle y fréquente l'école, obtient le brevet
élémentaire et le certificat d'études primaires
supérieures en 1889. Après des déboires
financiers,Colette s'installe à Châtillon-Colligny en
1891. Elle épouse Henri Gauthier-Villars, dit Willy, le 15 mai
1893. Il l'introduit dans les salons littéraires et musicaux
parisiens. C'est à cette époque que débute leur
'collaboration' en écriture avec des livres comme Gigi,
Mes apprentissages... Après s'être séparée
de son mari, Colette joue la pantomime au music-hall, Pan au
théâtre Marigny, Rêve d'Egypte au
Moulin-Rouge, La Chair au Bataclan... et fait partie des
tournées Baret. Elle devient ensuite journaliste au Matin.
Le 19 décembre 1912, elle épouse d'ailleurs Henry de
Jouvenel, rédacteur au Matin, dont elle aura une fille.
Les honneurs pleuvent : en 1920, Colette est nommée chevalier
de la Légion
d'honneur, élue à l'Académie royale de langue et
de littérature françaises de Belgique et à
l'unanimité à l'Académie Goncourt. Elle devient
présidente de cette Académie en 1949. Colette s'éteint
six ans plus tard dans son appartement du Palais-Royal. L'État
fait des funérailles nationales à la brillante femme de
lettres.
Parfait
exemple de réussite, Colette encouragea fortement l’entrée
des femmes dans des domaines tels que la politique ou les milieux
artistiques.

Suzanne
Lacore (1875 – 1975)
Autre
exemple, d’émancipation politique, Susanne Lacore, nommée
Suzon, fut une infatigable propagandiste de la cause socialiste. Bien
que ses actions soient modestes, elles restent très actives à
la reconstruction du parti dans les années 1921-1930. C’est
en effet dans les années 20 que les femmes socialistes,
restées pour la plupart fidèles à la SFIO,
s’emploient, comme leurs homologues masculins à reconstruire
la « vieille maison ». Susanne Lacore devient,
de 1924 à 1929, secrétaire du mouvement. Elle incite
nombres de femmes à se lancer dans la vie politique et, ainsi,
fonde le CNFS : Comité National des Femmes Socialistes.

Coco
Chanel ( 1883 – 1971 )
Née
Gabrielle Chasnel, Coco Chanel vit sa jeunesse dans un orphelinat en
Corrèze. Débarquée à Paris, elle débute
dans la chanson française, puis se marie avec Alfred Capel qui
lui offre un magasin, où elle confectionne des chapeaux. Le
succès aidant, elle se lance dans la couture et popularise le
jersey. Ses liaisons sont pour elle le moyen de moderniser
l'habillement féminin (création du pantalon, du fameux
tailleur), de répandre le tweed et d'accompagner la mode
garçonne des années 20. En 1921, elle lance sa marque
de parfum, inaugurée par le célèbre ‘Numéro
5’, et fréquente Cocteau, Picasso,
Radiguet et Diaghilev. Dans les années 30, elle crée
une marque de bijoux fantaisie, parures glamours pour ornementer ses
créations. Tout en continuant de créer de nouveaux
parfums, ses collections sont vantées par l'élite et
obtiennent un franc succès outre-atlantique. La Seconde Guerre
mondiale met fin à ses activités textiles. Défiée
par Dior, elle revient à la couture en 1954. D'abord boudée
en Europe, son succès à l'étranger a certifié
sa primauté sur l'univers de la mode.
Revendiquant
l’émancipation des femmes, Coco Chanel a toujours tenu à
son statut indépendant. Soucieuse du mode de vie des femmes,
ses créations misent avant tout sur le confort, apportant
beaucoup au quotidien des femmes.

Bécassine
Le
personnage fictif de Bécassine apparaît pour la première
fois le 2 février 1905 dans « La Semaine de
Suzette ». Ce fut le premier personnage féminin de
la bande dessinée. Bécassine rencontre très
rapidement un énorme succès. Généreuse,
optimiste, candide, charismatique, Bécassine a tout pour
séduire le lecteur, le plus souvent très jeune. Ses
albums font l’écho des évolutions, des inventions et
des modes qu’elle traverse, participant même aux événements
historiques. C’est donc une Bécassine patriote et courageuse
que l’on retrouve dans Bécassine pendant la Grande
Guerre, Bécassine chez les alliés ou
encore Bécassine mobilisée. Dans les années
1920, elle véhicule une méthode éducative
s’opposant aux modèles traditionnels. Dévouée
aux enfants, complice et confidente, elle est la première
nourrice à s’intéressée à l’enfant en
temps que personne en devenir. A la fois témoin actif d’une
période en pleine mutation et icône d’une éducation
d’avant-garde, Bécassine reste une figure emblématique
adulée par plusieurs générations.
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